Une émotion, c’est toujours positif (même quand c’est désagréable)
Et si on arrêtait de vouloir les gérer, pour commencer à les écouter ?
On ne « gère » pas une émotion. On l’écoute.
On parle souvent de gestion des émotions. Comme si une émotion était un problème à résoudre, un excès à canaliser, ou un défaut à corriger.
Mais une émotion n’est pas une anomalie. Ce n’est pas une faiblesse à faire taire. Ce n’est pas un obstacle à la performance.
👉 Une émotion est un signal précieux.
👉 Une émotion est toujours positive — même quand elle est désagréable.
Et c’est justement parce qu’elle est désagréable qu’elle attire notre attention.
C’est son rôle. Comme une alarme incendie.
Taper sur l’alarme n’éteindra pas le feu
Prenons cette métaphore : une alarme incendie se déclenche. Elle fait un bruit insupportable.
Est-ce que tu tapes dessus avec un balai pour qu’elle se taise ?
Non. Tu vérifies d’abord s’il y a un début d’incendie. Tu regardes où est le problème.
Mais avec les émotions, c’est souvent ce qu’on fait.
On tente de faire taire la tristesse. De calmer la colère. De rassurer l’angoisse.
Bref : on tape sur l’alarme… sans s’occuper de la fumée.
Pourquoi cette stratégie est inefficace (et aggrave la situation)
Un étudiant angoissé avant un examen ? Il se répète « ça va aller ».
Un collaborateur paniqué avant une réunion ? On lui dit « ne t’inquiète pas ».
Quelqu’un a peur de l’avion ? On lui rappelle que c’est le moyen de transport le plus sûr.
Est-ce que ça marche ? Jamais.
👉 Ce genre de phrases ne fait qu’amplifier le stress.
👉 La personne ne se sent pas entendue. Elle se sent niée.
👉 Et parfois même… jugée.
Le phobique, au lieu d’être apaisé, va mobiliser encore plus d’arguments pour justifier sa peur. Il va s’enfoncer, s’énerver, ou se refermer.
Loin de calmer, on exacerbe.
Une émotion, ce n’est pas un problème. C’est un message.
Ce qui compte, ce n’est pas d’identifier si je suis triste, en colère ou frustré.
Ce qui compte, c’est : Pourquoi je ressens cela ?
👉 Quelle valeur importante est touchée ?
👉 Quel besoin n’est pas respecté ?
👉 Qu’est-ce que cette émotion essaie de me dire ?
Identifier le message est plus puissant que nommer l’émotion.
Et bien plus utile que de chercher à la contrôler.
Mais avant tout, il faut être OK de ressentir
Avant même d’exprimer une émotion, il y a une étape essentielle :
👉 Il faut être d’accord de ressentir ce qu’on ressent.
C’est cela, accueillir une émotion. Ce n’est pas juste la nommer.
C’est reconnaître sa légitimité. C’est dire intérieurement :
“C’est normal que je ressente cela. C’est cohérent avec qui je suis.”
Si on zappe cette étape, on ajoute une couche émotionnelle :
On est triste… et coupable de l’être. On est en colère… et on s’en veut. On a peur… et on a honte d’avoir peur.
Résultat ? Double émotion. Confusion. Inefficacité.
On « gère » le symptôme… sans soigner la cause.
Une question magique pour se reconnecter à soi
👉 Qui serais-je si je ne ressentais pas cette émotion ?
Je suis en colère face à une injustice ?
Et si je ne ressentais rien ? Est-ce que cela collerait avec la personne que je veux être ?
Je suis triste après une perte ?
Et si j’étais indifférent ? Quelle image cela renverrait-il de mes liens, de mes valeurs ?
Cette question permet de réconcilier l’émotion avec notre identité.
Elle redonne du sens. De la cohérence. De la paix.
Et ensuite ? On choisit quoi en faire (mais pas trop vite)
Ce n’est qu’après avoir écouté, accueilli, compris que vient la question :
👉 Qu’est-ce que j’en fais ?
Est-ce que je l’exprime ? Est-ce que j’agis ? Est-ce que je prends du recul ? Est-ce que je laisse passer ?
Mais ça, c’est une autre étape. Et ce sera l’objet d’un prochain article.
Et pour les managers ?
C’est fondamental. Parce que dans une posture managériale, tout commence là :
👉 Accepter ses propres émotions, c’est le premier pas pour accueillir celles des autres.
Un manager qui est à l’aise avec sa colère, sa peur ou sa tristesse…
… est un manager qui reste calme, ne se laisse pas embarquer, mais surtout :
👉 Il cesse d’être jugeant face aux réactions émotionnelles des membres de son équipe.
Il comprend que chacun ressent, réagit et interprète depuis sa propre carte du monde.
Et plutôt que de projeter la sienne, il apprend à respecter celles des autres.
Cela change tout :
Il n’invalide pas la peur Il ne minimise pas la tristesse Il n’interprète pas la colère comme une attaque
Il devient un repère, pas un juge.
Et cette posture, à la fois humaine, structurée et respectueuse, renforce la sécurité psychologique dans l’équipe.
Ce qui, à long terme, améliore la cohésion, la confiance… et la performance collective.
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